Trek Mimizan Plage – Hossegor

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Trek Mimizan Plage – Hossegor

 

 ou Préparation pour une retraite réussie par les gauloises rigolotes en août !

 

Découverte des landes à pied par la plage.

 

Annie MOGAN, administratrice Fédération SEPANSO- Landes.

 

Mimizan Contis, nous l’effectuons en préambule pour essayer notre matériel. On retiendra surtout l’arrêt à Lespecier. La plus belle plage d’aquitaine à couper le souffle. Restée à l’état sauvage, la dune et ses plantes vertes, endémiques accrochées à perte de vue. Au nord la courbe rectiligne, au sud, la courbe rectiligne, couleur sable d’un côté, bleu azur de l’autre, les vaguelettes pour nous chatouiller les pieds.

 

 Nous marchons sur le sable mouillé qui fait une croûte salée ou il devient facile de marcher.

Pas d’imprudence, il nous faudra marcher chaussées pour ne pas nous bruler les pieds avec le sel.

On remarquera le V de quelques couteaux enfoncés, ou les puces de mer qui saute sur nos pieds.

Les lagagnons, connu de tous les landais, appelés tellines dans les autres régions (donax trunculus pour les savants), on n’en verra pas, quelques coquilles vides et coquillages variés. Nous sommes prêtes. 2 jours ce n’est pas l’océan à boire !

 

Brume du petit matin, nous sommes en août avant les fêtes de Dax, au bord de la plage. Notre tour operator, Claude Laurent managera  la voiture ballet, non balaie, son handicap l’éloigne des longues marches, prétexte pour laisser les filles avec les filles. La chaleur et le soleil, on en connait un rayon ! La peau prête, l’air décidées, doucement les mouettes, on arrive….trois mémées, Béa, jeune encore et 2 petites filles. Pas besoin d’aller bien loin pour se dépayser. Partie en nouvelle Calédonie, je lui dédie ma prose !

 

La marée commande, nous partons tôt. Contis à nos pieds, le phare blanc et noir veille sur nous, c’est marée descendante, on s’est fait déposer au pont rose, souvenir de nos descentes du courlis en familles.

Nous réservions les barques à St Julien, nous prenions notre itinéraire rallye surprise par équipage, nous descendions jusqu’au pont rose terminus, le pot d’amitié chez Charlotte, la grande pêcheuse de pibales qui avait perdu 2 fils une  nuit de tempête. Charlotte, quel personnage !

Voilà une découverte des courants landais, moins connu que le courant d’huchet…Et pourtant, faune, flore, un des top modèles de nos landes!!!

 

Nous nous enfonçons dans cette lette préparatoire à la montée de la dune vers la plage. Cette lagune possède encore quelques vestiges de barques, des fossiles, une empreinte de la mer passée par là.

Cette lette, ces bois morts devant les pins, maltraitée par le béton et les lotissements qui font reculer la forêt. Elle reste néanmoins nécessaire pour protéger la forêt des tempêtes. Aurait-on autant d’eau cette année si nous n’avions pas eu Klaus qui a abattu nos pompes permanentes. Nos anciens avaient raison de planter pour nous sortir des marécages ! Bon nous n’aurions pas connu les échasses….

Les chênes liège au corps pelé pour créer les bouchons de notre Bordeaux, Soustons était la capitale du bouchon, çà vous en bouche un coin ? Les pins monotones pour certains, rassurants pour les landais, qui bougent tout le temps un peu comme les trembles, nous avertissent de la montée de la marée. C’est beau un pin qui bouge rimé par le son des cigales ! Nous admirons quelques saignées oubliées par les résiniers sans pot de résine. L’économie oblige. Nostalgie quand tu nous tiens ! On admire à la croisée des chemins les tonneaux relais, vestiges à la mémoire du temps, nous rappellent le passage des mules pour porter ces précieux fardeaux, fameux dérivés résiniques terpéniques, détrônés par le pétrole et adjuvants.

 

Admirons nos mollets galbés sortant des bermudas. Sous nos tennis, le sable doré devant nous la plage déserte en plein mois d’août. Cette portion Contis Lit s’avérera la plus belle, la plus facile pour se mettre en jambes. Pas de plage défoncée par les bulls, cette croûte nous permet de marcher mieux que sur du bitume. Les mouettes rieuses nous saluent, se rient de nous, pêchent dans les rouleaux nous montrent leurs trophées, complices de nos fou-rire

 

Au garde à vous de notre exploit, nous sommes seules au monde, l’horizon d’un côté, baïne naissante avant la dune. Croute de sable, merci tu nous facilites la marche. On casse une petite graine ??? les mouettes dédaigneuses ne veulent même pas regarder notre pitance.

On ne se baigne pas pour ne pas marcher salées. Nos teeshirts à manche longue nous abritent du soleil rageur qui nous aurait fait rougir avant l’heure. Désert de l’Arizona ? Nous prenons une photo côté dune, on ne dira pas que derrière c’est Lit !!

La colonne souffre, il fait de plus en plus chaud, quelques coquillages, des traces de lagagnons, des étrilles aussi, des pas de goélands.

Le bruit des vagues nous interpelle.

Que c’est beau, c’est beau la vie !! Dit le poète…

 

Chez nous dans les landes…. On chante à tue tête, les jeunes, les vieilles, pas de différence, nous sommes heureuses d’être là ! On n’a vu personne.

 

Çà se gate nous arrivons à la plage de Lit, puis du cap de l’Homy, on va devoir se frayer un passage au milieu des criquet blancs. OH. Pardon il faut plus dire des gros mots. Des touristes, cachets d’aspirine, on est au début de la semaine, on observe les coups de soleil en gestation.

 

Traverser ces plages, une horreur qui nous suivra jusqu’à l’arrivée. Les bulls et autres nettoyeurs détruisent la croute et nous empêchent d’avancer. Il nous faudra 10 minutes avant et après pour retrouver notre univers merveilleux. Tais-toi et marche.

Naïades sans soucis, on se rappelle nos agapes la nuit, pour pêcher, avec les parents, on nettoyait la plage et on allumait un feu pour cuire les chipolatas, si nous n’avions pas de poisson. Puis le coup de rouge et la guitare…..

 

C’est loin Moliets ?

 

Le courant fait des siennes. Oui, on sait que l’Adour autrefois courait sur le littoral pour se jeter dans l’océan. Le courant d’huchet fait pareil. Nous avions prévu de traverser à marée basse, car voilà une renverse depuis que nous sommes parties.

Faux, le courant fait des siennes. Il s’est déplacé depuis sa situation sur notre carte, un bon kilomètre. La marée monte, le marais se remplit aussi. Nous ne passerons jamais.

La logistique, qui a préparé…., on aurait dû prévoir un matelas gonflable pour nos affaires. Tant pis nous devons faire le tour par le pont de Pichelèbe !!!!

 

Ouah ! On se renfrogne, on s’enfonce dans les petits sentiers entretenus par les bêtes, en bordure du courant. Les mouettes rient et nous on ricane ! Vos gueules les mouettes !

Parlons peu mais parlons bien, Moreno nous attend au bistro pour manger à Moliets, ah si on avait inventé les portables ??? La remontée du courant nous prendra beaucoup de temps, d’épines, d’ajoncs, de bruyères….La pampa, les moustiques nous attaquent, les marais, les arbres coloniaux. On rêve aux gabardiers ;… personne, toujours personne, on se croirait en Guyane !

 

Nous arriverons à 22 heures à Moliets.

 

Demain sera un autre jour. Nous dormirons sur la plage d’un sommeil du juste, réparateur sous une voute d’étoiles pas encore filantes…